de henri m. [i58i]                      ai3
demain, à la priere de la Reine mere et du duc de Ne­vers , demeurant Ruscelay rudement baffoué et injurié en la présence du Roy par Marion, qui l'avoit accous-tré de toutes ses façons.
En ce tems, les generaux de la justice différèrent longuement de publier en leur auditoire l'edit de nou­vel fait par le Roy des dix sols de crue et nouvel im­pot sur chaque muid de vin entrant et sortant de toutes les villes de ce royaume et leurs fauxbourgs, outre les dix sols d'entrée et issuë qu'on souloit auparavant payer. Mais après une lettre écrite de la main propre du Roy, et pleine de menaces, l'edit fut publié le q août en la chambre des generaux. [C'est la cour des aydes.]
Le vendredy 18 d'août, Monsieur, sans coup ferir; entra dans Cambray à trois heures après midy, et fut magnifiquement reçu par les echevins sous un poésie de satin blanc couvert de fleurs de lys d'or. Deux ou trois jours avant que Monsieur entrât dans Cambray, le vicomte de Turenne, jeune seigneur, y étoit entré avec quelques troupes sain et sauf; mais il ne put à son retour eviter les embûches des Espagnols, qui l'inves­tirent, et le menèrent prisonnier à Valenciennes avec Pompadour, Salignac et Surgeron. Après ce désastre, Monsieur prit la ville de L'Ecluse, le château de Har-loeu (0, fortes places entre Cambray et Valenciennes ; puis assiégea Château en Cambresis, où de Beaune, vicomte de Tours, fut tué, et qui se rendit le dernier jour d'août. Après quoy il prit le titre de protecteur de la ville de Cambray et du païs de Cambresis, et laissa
i") Harloeu : Alleux.
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